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C’est quand la dernière fois que tu es allé la voir? Demain, c’est novembre. Après, c’est l’hiver. C’est l’occasion ou jamais d’aller lui rendre visite. Ça lui fera plaisir. Elle voit si peu de monde. Mais cette fois, n’y va pas pour elle, vas-y pour toi.
La prolifération des radios jambons, la multiplication des chaînes d’information incontinentes et l’explosion ostentatoire des réseaux sociaux nous donnent l’impression que le monde est plus laid que jamais. Est-ce vraiment vrai?
Cet été, pendant que l'École Urbania planchait afin de dégager 102 idées pour Montréal, que Denis Coderre recréait candidat par candidat le parti de Gérald Tremblay et que Marcel Côté réinventait à sa manière la définition du mot «coalition», je faisais le tour des grandes villes d'Europe. Ça m'a inspiré quelques idées pour la ville que j'aime.
Alors que la France vient d’interdire les concours de beauté pour les moins de seize ans, au Québec, comme d’habitude, on est pour, mais on est contre.
Dans cette affaire de charte des bidules-de-patentes-de-chose-truc québécois, qui qu’on soit et peu importe en qui on croit, chaque fois qu’on dit ou qu'on écrit quelque chose sur le sujet, on se brouille un peu plus. Ne suis-je pas moi-même en train de plonger dans cette mêlée au risque de m'empêtrer dans mes propres propos?
Il y a presque un mois que mon fils est rentré à Montréal. Pour poursuivre mon tour d'Europe en 2CV, c'est donc mon père qui a pris le siège du passager, la place de copilote et le rôle de passeur de lunettes de soleil. De père je suis redevenu fils.
Au cours de notre périple autour de l'Europe, nous avons traversé des pays qui n'existaient pas il y a 20 ans, rencontré des peuples tout neufs, visité des capitales moins grandes qu'un arrondissement de Montréal, franchi des frontières sans douanier... et dû expliquer mille fois que le Québec existait... mais n'existait pas.
J'écris sur le bord de la rivière Neretva, sous le vieux pont de Mostar, en Bosnie et Herzégovine. L'eau vive d'un bleu profond glisse entre les rives rocheuses vers la mer Adriatique. Les lueurs de l'aube commencent à illuminer les clochers et les minarets qui se disputent les premiers rayons du soleil.
Prendre la route en 2CV pour faire le tour de l'Europe, outre les risques de se faire frapper par un chauffard albanais, les soucis causés par les bruits bizarres sous le capot ou les inconforts d'un habitacle surchauffé, c'est aussi l'occasion d'expérimenter la vie des têtes couronnées, des stars du showbiz et des vedettes des magazines à potins.
Clovis, quand ce texte sera publié dans Urbania, tu seras encore dans
l'avion qui te ramène à Montréal après 7 semaines de voyages. Dès que tu
mettras les pieds sur la terre de tes aïeuls, tu seras pris dans le
grand tourbillon des retrouvailles et tu auras bien d'autres choses à
faire que de lire ce billet. Mais sache que, pendant notre #eurotrip2CV,
si je répétais chaque soir en arrivant quelque part que j'étais
heureux, c'est parce que je l'étais.
Nous avons désormais parcouru onze pays, visité huit capitales, fait plus de 7000 kilomètres, croisé des gens de toutes les origines (pour ne pas dire « ethnie », le mot qui met tout le monde mal à l'aise), entendu des accents du bout de la langue et d'autres du fond de la gorge, déchiffré des caractères cyrilliques et grecs, rencontré des peuples aux traditions fortes, à l'histoire chargée et au passé lourd. Et partout, nous faisons le même constat: les étrangers sont finalement des gens comme nous.
Faire un tour d'Europe en voiture, même en prenant son temps, c'est un
peu comme prendre les commandes d'un autocar de Japonais. Il y a des
moments où il faut accélérer le temps si on ne veut ne pas le perdre.
La Citroën 2CV 1972 ne consomme pas plus de 5 à 6 L au 100 km. 40 ans après sa construction, ça en fait encore une des plus économiques de sa catégorie. Six litres d'essence pour faire cent kilomètres, c'est peu, mais c'est trop.
À quelques décennies d'intervalle, Clovis et moi, nous avons fait le même rêve. Pendant des années, ce rêve m'a habité. Puis, sans crier gare, il a emménagé chez mon fils. Cette semaine, nous l'avons retrouvé à Billund, un petit bled perdu au centre du Danemark, à près de mille kilomètres de Bruxelles par les petites routes de campagne de Hollande et les autobahn d'Allemagne.
Il pleuvait sur Bruxelles quand nous avons pris possession de ma 2CV 1972. Ça ne pouvait pas être autrement. En Belgique, quand il ne pleut pas, c’est qu’il a plu, ou c’est qu’il va pleuvoir.
On va quand même pas se faire chier toute la vie en attendant la mort, non? À quoi ça sert d’avoir des rêves si c’est pour ne jamais les réaliser ailleurs que dans son lit?